Histoire de la marque AUSTIN HEALEY
L'époque de la "Big Healey"
En 1952, Donald Healey conclut un accord avec la firme Austin (alors intégrée dans le groupe B.M.C. avec Morris, MG, Riley, Wolseley et Vanden Plas) pour produire des voitures de sport. Ainsi est créée la marque Austin-Healey. Au sein du groupe B.M.C., elle se situera plus ou moins sur le même segment que MG, dont les modèles étaient basés quant à eux sur les Morris.
Austin-Healey lance la 3000 en 1953, un superbe roadster à carrosserie ponton, encore plus élégant que la Jaguar XK 120 contemporaine, une de ses principales concurrentes. Ce nouveau modèle était doté d'un moteur Austin amélioré, 6 cylindres de 3 litres développant 140ch et permettant une vitesse maximale de 185km/h, peu commune à l'époque. L'Austin-Healey 3000 bénéficiera d'un honorable succès.
L' époque de la Sprite
En 1958, apparaît la Sprite, sorte de 3000 en réduction, dotée de deux phares ronds proéminents à l'avant qui la font surnommer Froggie (grenouille). Cette petite voiture de sport était équipée d'un moteur Austin de 1100cc développant 60ch permettant une vitesse maximale de 145km/h. Elle était sensée démocratiser la voiture de sport, tout en élargissant la gamme Austin-Healey vers le bas, et en augmentant considérablement le volume de production de la marque.
La Sprite pouvait être considérée comme une version modernisée de la MG Midget qui avait disparu en 1955, et qui avait été l'archétype de la petite voiture de sport britannique, simple et économique. Mais MG s'était embourgeoisé, avec notamment la présentation en 1955 de la MG A, beaucoup plus sophistiquée que la Midget, et surtout la présentation de la berline Magnette en 1954, dérivée des Austin Cambridge et Morris Oxford. Il restait donc un espace disponible au-dessous des MG A et Austin-Healey 3000. La Sprite le combla.
En 1961, la Sprite est entièrement redessinée. La nouvelle MG Midget présentée en même temps reprend d'ailleurs intégralement sa carrosserie. MG reviendra ainsi sur le marché des petites voitures de sport pas chères, après sept ans d'absence. Ces deux modèles jumeaux cohabiteront jusqu'en 1971, mais ils seront durement concurrencés par la nouvelle Triumph Spitfire lancée en 1962. A cette époque, Triumph, Austin-Healey et MG ne faisant pas partie du même groupe, la concurrence était exacerbée entre ces marques.
En 1967, l'Austin-Healey 3000, surnommée « Big Healey » depuis l'apparition de la Sprite, s'efface discrètement sans être remplacée. Son moteur est repris (dans une version moins poussée) sur la nouvelle berline Austin 3000. En 1968, le groupe B.M.C. fusionne avec le groupe Leyland, qui apporte dans la corbeille de mariage, les deux firmes Triumph et Rover. La nouvelle entité devient B.L.M.C. (British Leyland Motor Corporation). On décide alors que chaque marque devra désormais disposer d'un modèle propre.
La firme Austin-Healey, n'ayant plus à son catalogue que la Sprite qui faisait double emploi avec la MG Midget, sera alors sacrifiée dès 1971, juste avant que le groupe B.L.M.C. ne connaisse de graves difficultés mettant en péril sa propre survie.
Le divorce d'Austin et Healey ayant éclaté au grand jour, Donald Healey se rapproche à ce moment-là de la firme Jensen, une firme britannique spécialisée dans la fabrication (au compte-gouttes) de coupés de Grand Tourisme (Interceptor), concurrents des Aston-Martin. Jensen se laisse convaincre par Donald Healey de fabriquer une voiture de sport moins chère que ses Interceptor, en complément de celles-ci.
Le nouveau modèle qui naît de cette association est baptisé Jensen-Healey et sort en 1972. Mais la crise pétrolière de 1973/1974 sera fatale à la firme Jensen, et la Jensen-Healey disparaîtra début 1976, après que 8 000 exemplaires aient été fabriquées au total. De 1953 à 1971, plus de 200 000 Austin-Healey ont été produites.